Vous vous demandez quelles sont les différences entre les termes des professions « Psy » ?
On a tous une image préconçue d’un « Psy », que l’on soit déjà allé en voir un pour soi, pour son enfant ou son ragondin. Tout existe dans la jungle des praticien-qui-mettent-psy-dans-leur-profession.
Alors dans la Jungle des Psychologues, Psychiatres, Psychothérapeutes, Psychanalystes, Psychogénéalogistes et autres néologismes justement, essayons d’y voir plus clair.
Le meilleur : Le psychologue
Oui, car c’est ma profession, et je suis sur mon blog. Je fais ce que je veux. Et si vous voulez en savoir sur comment je pratique mon beau métier, c’est sur l’article Cédric Daudon, c’est quoi, c’est qui, c’est pourquoi ?
En vérité, pas du tout. On est comme tout le monde, n’en déplaise à certains collègues ayant surfé sur la « hype psy » pendant des décennies. Nous aussi on a des problèmes parfois. Mais nous on ne se rend pas à notre cabinet quand c’est le cas #uppercut #déontologie.
Aller feu, reprenons la définition de Wiki pour y voir plus clair et se marrer.
« Un psychologue est un professionnel de la psychologie, discipline vaste et complexe ».
Alors oui, tu m’étonnes John, dans le meilleur des cas, on ne se comprend même pas entre nous, et parfois c’est carrément la guerre entre les cliniciens et les comportementalistes notamment. C’est bien l’un des problèmes de ces différences entre psy.
Poursuivons :
« La psychologie est une discipline qui regroupe de nombreux courants théoriques et pratiques autour de l’analyse des faits psychiques individuels et de groupe et de leur traitement évolutif et réorganisateur par des méthodes et démarches seulement psychologiques. »
Alors si tu as lu cette phrase en diagonale, bien joué, mais j’aurai rajouté comportementales car – oui – la psychologie évolue. Et un cher Philosophe de mon entourage à dit : « la société avance à la vitesse des plus lents ». Ce qui est souvent le cas en France, mais je n’irai pas sur ce sujet sous peine de me faire couper en deux par certains Psychanalystes qui adorent leur vitesse de croisière. Salut les gars. Faut sortir un peu prendre l’air.
Donc reprenons, selon Wiki, « Le psychologue, qui est spécialisé dans un courant scientifique spécifique, est donc un professionnel du fonctionnement psychique dans ses aspects subjectifs, affectifs et cognitifs et des leurs psychopathologies, ainsi que du comportement humain, de la personnalité et des relations interpersonnelles. »
Et là tu te dit, le Psy c’est un peu un mix entre Super Nanny, Pascal le grand frère, Rufo et Dolto avec un peu de coriandre pour le goût. Ça ne veut rien dire mais t’es sur ce Blog pour ce genre de digressions aussi.
« Il intervient de façon transversale selon son libre choix des divers courants et références théoriques qui orientent sa pratique, dans tous les domaines de la société (éducation, santé, médico-social, justice, travail, sport, etc.) avec pour objectif de préserver, évaluer, maintenir ou améliorer le bien-être, l’état psychique plus spécifiquement subjectif, affectif ou cognitif ou encore la qualité de vie de l’individu et sa santé psychique, développer son autonomie mentale, ses capacités ou favoriser son intégration sociale. »
Alors là. Bravo. Élue phrase la plus longue de l’année. En gros, on fait ce qu’on veut du moment qu’on aide de manière bienveillante les gens, sans leur faire rentrer des idées ou des comportements qui ne sont pas les leurs à la base ou qui iraient à l’encontre de leurs intérêts.
Le respect on vous dit.
À noter que certaines professionnels de disciplines un peu chelou vont également avoir la bienveillance d’aider les autres. Bien évidemment, on peut avoir été formé par un courant reposant sur la théorie du portique astral de l’autoroute A43 issu du chakra péruvien envers le renouveau cosmique et pour autant, rester bienveillant.
Bon…mais le problème, c’est qu’ils/elles le font sans aucune neutralité, et/ou référentiel théorique sur la santé mentale : ce sont les gourous, les chamans, Tata Suzanne, le mage du quartier, un marabout ou un bout de ficelle. Et là pas de différences entre psy, je pense qu’on sera tous d’accord entre nous.
Mais parfois ils ont déguisé un bout du mot PsychoMachin dans leur nom. Google est votre ami avant de prendre rendez-vous, si vous n’êtes pas sûr(e) de votre coup.
Évitez les RDV à 21h aussi, y’a des gens motivés, mais ça reste bizarre.
Pour la suite du texte, je vous renvoie à Wikipédia, aussi précis parfois qu’un sujet du forum Doctissimo, mais qui permet de dégrossir un peu le concept et ce doux métier :
Source Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologue
Bagage du Psy
En voiture Simone ! Bon, pour devenir Psychologue, il te faut quoi ?
Oui, que faut-il comme qualité ou bagage pour être un méga-sauveur de l’humanité derrière ton bureau ?
Les Petits Papiers
Et oui Régine, premièrement, le diplôme.
5 ans d’études, et si vous avez la moyenne à vos partiels, vous êtes Psychologue.
8 ans d’études et vous êtes Docteur en Psychologie.
Fastoche, mieux qu’une roue arrière en mini-vélo.
Donc mieux vaut aller sur un banc et apprendre. Car ça n’a l’air de rien comme ça, mais je rappelle qu’il y a dans la nature des psychomachin-généticien, des psychothérapeuto-electriciens ou encore des psychorespiro-analystes comptables qui se sont formés en 3 mois.
La faute à une législation particulière pendant des années (mais encadré par la Loi depuis), et des surfers de noms d’argent qui exploitent le mot « Psycho ». Et qui expliquent ces différences entre les psy.
Vérifiez la professions et/ou le courant et référentiel de la personne avant de consulter.
Notez que si le centre de la profession était scientifique, il existe tout de même des professions situés en marge qui arrivent à répondre de manière positive et bénéfique à certains patients.
Souvent pas par leur méthode, mais par l’alliance qui se créée avec le praticien, et/ou un effet placebo. Mais là c’est un autre débat, que vous pouvez débuter avec cet article : https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2006-6-page-585.html
L’empathie
Nous partageons tellement avec vous, nos patients. Mais on ne peut pas tout partager. Et l’empathie est là pour nous le rappeler. Outil indispensable au Psychologue, autant que son stylo et des sous vêtements propres.
L’empathie, c’est surement la qualité première après un Cerbellu bien rempli grâce à des milliers de cours à la Fac, des cours fraichement appris.
Quid de l’empathie ? C’est la capacité à identifier et comprendre les émotions et la structure de pensée de votre interlocuteur.
On parle bien ici d’empathie et non de sympathie. En effet, si nous étions sympathiques, on serait régulièrement en train de pleurer avec vous. Et nous ne sommes pas vos potes, ils font ça très bien pour vous soutenir, mais nous, nous devons vous aider, vous « traiter ».
Oui, on vous traite (bien), mais on ne peut pas vous lâcher un « Pauv’ conne mais largue le ! ».
Alors si on se met à chialer en séance, je pense qu’au troisième rendez-vous de nos journées on irait au café avec vous. Ça reviendrait moins cher pour le patient mais je doute très sincèrement de l’effet thérapeutique de la caféine sur votre état émotionnel et votre situation. Les différences entre un psy et un ami on vous dit.
Non, nous devons rester à distance de nos émotions, pour comprendre objectivement votre vécu. Si dur soit-il.
Ça ne veut pas dire que nous sommes des huitres froides et frelatées.
Je distingue souvent les situations dites de petits problèmes ou tracas, des cas lourds. Je suis souvent embêté pour vous c’est vrai, moins souvent que je ne suis réellement contrarié par certains de vos parcours de vie.
Mais pourtant cela arrive.
Plus rarement, on peut être choqué, chamboulé, déstabilisé même. Dans ce cas, faut passer la main à quelqu’un d’autre.
Connaitre ses limites est fondamental, se connaitre un tantinet aussi et savoir avec qui nous serons efficaces, et dans quelles problématiques on gère le mieux. J’ai clairement des situations qui ne m’intéressent pas-du-tout, ou qui ne peuvent me convenir émotionnellement. Je ne prend pas ces patients. Point. Et je les renvoie vers un confrère que je déteste.
Bien sur, je déconne. Mais si les différences entre psy sont nombreuses, les différences de patients le sont tout autant, et heureusement !
Oui je déconne aussi. On dispatche nos patients vers les personnes compétentes, donc parfois untel, parfois une autre, et parfois on dit rentrez chez vous, tout va bien. On vous garde pas dix ans pour « voir ce qu’il y a derrière votre arbre mental qui cache la forêt inconsciente ».
Bim, vous vous reconnaitrez, chers confrères et consoeurs.
Principe de réalité
Bref, dans les trucs moins sympa à aborder, parfois nous devons parler de viol, de pédophilie, de morts violentes, de scènes traumatiques.
Dans les moindres détails, le moindre ressenti, du souvenir de la caresse interdite et terrorisante à certains mots gravés à vie dans la mémoire de nos patients, on ne peut pas rentrer à la maison et se dire « Tiens j’ai passé une chouette journée, me suis bien marré avec Bernard de la compta à la pause dej’ ».
Mais pour désensibiliser – grâce à l’EMDR – certains souvenirs, on préfère aller dans le détail et ne rien laisser de côté afin d’être efficace.
Ce qui implique d’entendre des récits difficiles, parfois complètement improbables d’horreur, et tellement handicapants pour ces personnes.
Il serait difficile et peu joyeux de parler de récits de patients ici. Outre le fait que les personnes seraient à même de (se) reconnaitre dans certaines histoires.
Allez avouez, votre petite case de curieus(e) vient de s’allumer, mais auriez-vous réellement envie de lire un récit sur la réalité de la guerre (elle existe encore à nos portes, ce n’est pas que 39-45 réveillez-vous.). De connaître comment l’on continue de vivre lorsque l’on a côtoyé la mort par nécessité de survie, et quand la conscience sait qu’elle vivra avec le poids d’une culpabilité étouffante ?
Non. Parlons fun, parlons drôle.
Car même si être Psychologue dans une ville de taille moyenne nous amène parfois à découvrir le sordide, la souffrance, nous accompagnons tout de même plus souvent des cas originaux, agréable et même drôle. Si, si, on peut se marrer en thérapie.
Enfin personnellement quand c’est le bon moment j’essaie toujours d’en placer une pour détendre. On est pas que là pour souffrir mais surtout pour aller mieux. Peut-être une de mes différences en tant que psy d’ailleurs.
Et si vous voulez découvrir un parcours de patient incroyable, je vous renvoie vers des articles issus de mes suivis : VALENTINA ou CARLU.
La supervision
Calmez-vous, ce n’est pas un super pouvoir d’un mec en collant de chez Marvel.
La supervision pour le psychologue consiste à parler, échanger, travailler avec un autre Psychologue afin de progresser dans sa pratique professionnelle ou mettre à distance certaines émotions, ou problématiques personnelles face à un patient.
Effectivement, avec la multitude d’outils dont nous disposons, nos états d’âmes et notre fatigue parfois, il est important de pouvoir « décharger » cette énergie.
Nécessaire afin de pouvoir garder le cap, et être certain de toujours rester objectif vis-à-vis des patients, sans projeter quoi que ce soit, la Supervision est à mon sens indispensable.
Dans les faits, c’est difficile d’y avoir recours, notamment quand vous êtes en libéral. Difficile effectivement d’imaginer un confrère/consoeur aller se payer des consultations chez un autre collègue afin d’être toujours « au top ». C’est bien dommage tant on aurait à apprendre de nos différences de psy.
Vision utopique de la profession. En institution on le voit tout de même régulièrement, et c’est une très bonne chose.
D’ailleurs les psys échangent idéalement rarement sur vos noms, c’est seulement si vous êtes d’accord et que la situation le nécessite, afin de vous faire basculer avec l’un ou l’autre.
Sinon, on échange pour vous faire avancer et vous trouver de nouvelles solutions, outils ou méthodes.
Ouai, c’est sympa les apéros à la maison après avoir passé 10h au cabinet. Mais on ne se refait pas, j’aime ce que fait. Le contraire serait craignos, ou dangereux, rayez la mention inutile.
La conclusion, le Psy !
Être Psychologue, c’est complexe, sympa, intéressant, enrichissant, enthousiasmant, gratifiant, parfois dur et fatiguant mentalement, éreintant mais je ne regrette pour rien au monde cette voie professionnelle. Et ces différences de psy, je les souhaite toujours présente plutôt qu’un monde lissé au psy.
Ça ne marche pas à tous les coups, pour tout un tas de raisons, soyons honnêtes. Si j’avais 100 % de réussite avec mes patients, j’aurai 3 ans d’attente pour un premier RDV, pas 3 à 5 mois comme actuellement.
Mais quand ça marche, quand on voit nos patients progresser, aller mieux, qu’ils soient petits ou grands, c’est juste…bouleversifiantissime.
Mais on ne le montre pas…ou peu : juste un gros renforcement positif, un compliment. Pas de surenchère, mais en nous (en tout cas moi), c’est la teuf émotionnelle positive pour vous.
Et comme je dis toujours :
« MON BUT, C’EST DE NE PLUS VOUS REVOIR ICI, ET CE AU PLUS VITE ! »
Dans un prochain article, je vous parlerai de la distance avec les patients, l’alliance thérapeutique, l’organisation que vous ne soupçonnez pas, et pourquoi pas, de l’utilité du Psy, pour ceux qui en douteraient !
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