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La colère, l’émotion qui fait de vous des mauvais parents

La Colère ! Ah merveilleuse invention de l’adaptation, de l’évolution humaine

Censée à la base nous permettre de nous défendre en multipliant les changement dans notre organisme (tachychardie, vasoconstriction, etc.).
Elle modifie également dans l’instant et parfois de manière durable la manière dont nous nous percevons.

Notamment de croire que nous sommes de mauvaises personnes, ou que nos comportements ne sont pas adaptés, « normaux », ou justifiés.

À notre époque, chacun y va de sa méthode pour vous permettre de maitriser la colère, la diminuer, etc. Regardez les journaux, articles, tout y est.

D’une certaine manière, tout est fait afin de considérer certaines émotions comme mauvaises ou inutiles. La Colère est ainsi vue comme une mauvaise émotion, à contrario des autres, comme la joie, l’amour ou la surprise.

La colère serait une émotion à mettre à l’écart, codifiée comme n’étant pas dans une norme sociale acceptable.

Il ne faut pas s’énerver au travail, il ne faut pas s’emporter dans les embouteillages, ne pas être en colère contre ses enfants…ni même contre le chien du voisin ou le changement d’heure en hiver, etc.

Associé à cela, des parents ont après un coup de sang, des mauvaises pensées (appelées également pensées dysfonctionnelles, ou encore biais cognitifs).

Des pensées, ou un monologue parfois anxiogène :

– « Suis-je un bon parent, si je ne sais pas contrôler ma colère ? »
– « Que vont penser les autres parents, les gens, si ils m’ont vues ou entendu(e) ? »
– « Je suis Fou/Folle, je ne sais pas me maitriser. »

Sachez que lors d’une colère intense, votre organisme réagit à quelque chose qu’il ne veut pas, qu’il refuse. Il veut du changement. Et lutte pour obtenir ce changement dans la réalité qui est en train de se dérouler.

Calmons nous

Toc toc toc, coucou, c’est moi, la colère !

Mais parfois nous manquons d’objectivité. Surtout que la colère, ou la majorité des émotions, si elles sont intenses, provoque une modification de fonctionnement du cortex pré-frontal, conduisant à une minimalisation des aspects rationnels de la situation réelle.

Vous n’avez rien compris ?

Alors plus simplement, comprenez que vous n’êtes plus à même de réfléchir de manière logique, cartésienne, rationnelle et objective quand vous êtes en proie à une émotion intense.

Bref, vous pensez un peu de la merde, vous êtes un peu soumis à la chimie de cette émotion et ce n’est plus vous aux commandes. Donc arrêtez de culpabiliser, puisque ce n’est pas vraiment vous.

Cela ne vous excuse pour autant pas si vous avez jeté la TV du 4ème étage pour tuer le chien du voisin, vous restez dans la majorité des cas, encore responsables. Même si le tir était beau et parfaitement cadré.
On a jamais vu plaider une émotion au barreau, donc redescendez, vous n’avez pas trouvé le plan du siècle pour vous débarrasser de votre collègue de bureau.

Vue en coupe de votre organisme quand il ne termine pas son assiette

Alors que faire ?

Par contre pour vous aider à déculpabiliser…posez vous les questions suivantes :

– Dans le milieu professionnel, pour un avancement, une augmentation, un avantage : « Suis-je en droit d’obtenir ce qui provoque ma colère, suis-je légitime ? ».

Si la réponse est oui, alors vous avez le droit d’être en Colère.

– Avec vos enfants, s’il ne respectent pas certaines règles : « Est-ce que cette règle permet d’obtenir quelque chose de censé pour leur éducation ou dans cette situation/instant ou nous sommes ? »

Peut-être vous mettez vous en colère car vous n’obtenez pas ce que vous voulez d’eux (souvent dérisoire) mais cela vous renvoie à un manque d’autorité.
Ce qui est probablement faux : ramenez l’évènement à tous les évènements de votre vie avant d’en généraliser les effets à partir d’un seul évènement.
Vous remarquerez que nombreux sont les moments où vos enfants vous écoutent, les yeux remplis de servitude et d’allégeance à votre autorité parentale.
Oui, bon, ils vous écoutent. Vous n’êtes pas Monarque ou Duchesse car vous avez enfanté.

Par contre, les seules choses discutables et à maitriser sont l’intensité, la fréquence et ce que vous faites avec votre colère.

Illustration de la Communication non-violente au bureau

« On a le droit d’être en colère, tout dépend de ce que l’on fait avec. »

Être en colère peut être sain.

Mais si vous pétez un durite à chaque fois qu’on vous double dans un embouteillage ; quand vous avez renversé votre café ; lorsque votre femme ne répond pas à son téléphone pendant 15 minutes ; que votre enfant court de partout (cf. « Mon enfant court partout : comment lui casser les jambes ») ; ou que votre patron ne vous a pas dit bonjour ce matin…alors réagissez.

Quelques pistes pour gérer sa Colère
La Méditation, la Sophrologie, le Mindfulness (oh yeah, my favorite !), et toutes les méthodes qui convergent aujourd’hui vers une maitrise de nos émotions.
Environ un Milliard d’ouvrages, à deux près – vous connaissez ma précision – abordent la question des émotions et notamment de la colère.

Un des auteurs Français les plus célèbres et talentueux est Christophe André, qui, avec François Lelord on réalisé super petit ouvrage accessible à tous : « La Force des Émotions : Amour, Colère, Joie… » disponible ici sur Amazon, et partout aussi.

Entamer un travail en affirmation de soi est également souvent extrêmement utile.
Ce travail est efficace car il permet bien souvent d’écarter certaines mauvaises pensées dont vous vous attribuez la responsabilité. Ex. : « c’est de ma faute si mon enfant ne me respecte pas ».

Alors une dernière fois : ressentez vos émotions, accueillez les, arrêtez de vouloir les chasser.

Sur ce, je vais crier et tenter un tir de tasse à 20 mètres sur mon serveur de café préféré, il a oublié mon sucre.

Ça me revitalise.

Cédric Daudon
Cédric Daudon
https://cedric-daudon.com/
Je suis Psychologue Cognitiviste spécialisé dans les phobies d'impulsions, les troubles anxieux, les relations toxiques et les problématiques liées à l'enfance. J'exerce en cabinet et par des thérapies en ligne, grâce à la thérapie Cognitive & Comportementale et à l'EMDR. Je suis également le fondateur des centres thérapeutiques & pluridisciplinaires "Sur un Nuage".

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