Coucou les peureux, les pleutres, les lopettes et les paniquards !
Vous êtes toutes et tous là ?
On peut commencer !
Je vous propose aujourd’hui de plonger directement dans les profondeurs insondables de la peur, endroit merveilleux où tout est absolument possible.
Après quelques années à exercer en libéral, j’ai rencontré toute sortes de situations particulières, d’histoires de vie complètement folles, improbables, parfois difficiles mais si souvent admirables.
Mais le cas des phobies, c’est vraiment génial. Des situations où la peur côtoie le rire, quand on peut rire d’un problème avec son patient et inversement avec son thérapeute, considérant que cet aspect irrationnel de la peur n’est que le dérèglement de certains aspects de notre chimie.
Malgré leurs répercussions désagréables, les conséquences handicapantes, les phobies restent une source intarissables d’histoires incroyables et de fantasmes populaires.
De la phobie du papier, à la peur de tuer ses proches (voir l’article), la peur du sable en passant par l’angoisse du vent ou des roues de vélo, tout peut être prétexte à notre psychisme pour déclencher sa bonne cascade de sensations désagréables que les personnes touchées cherchent à fuir à tout prix.
« C’est de ta peur que j’ai peur »
W. Shakespeare
Oui alors pas forcément, ou alors il faut changer de métier Monsieur le Psy.
Distinguons le mot « peur » que nous employons tous les jours comme « j’ai peur d’avoir perdu mon téléphone », « j’ai peur de ne pas avoir bien fermé ma porte », de la VRAIE peur.
Tremblez, pauvres mortels !
La vraie PEUR on vous dit !
Celle qui vous saisit la main comme la surveillante de votre école primaire, de celles qui ont la poigne qu’on oublie pas, d’une fermeté dont on ne peut se défaire : la Phobie.
La phobie est une peur incontrôlable, incontrôlée, et souvent irrationnelle.
Et c’est bien ce qui est absolument naze dans ce type de trouble : vous savez pertinemment que c’est débile, mais vous ne pouvez rien y faire.
Vous avez peur des insectes, tout en sachant que vous ne risquez rien.
Mais le dégout qu’ils provoquent est réel, et votre corps réagit pour vous : il veut partir en courant, et pousser votre gorge à hurler comme un goéland enivré à l’absinthe.
Pourtant, votre tête sait que c’est ridicule, elle vous supplie de vous contrôler (comme votre conjoint) mais rien n’y fait : tout le monde vous regarde, rigole, et vous basculez de la peur à la honte ou à la gêne en quelques secondes.
Sympa l’ascenseur émotionnel : que de la descente.
Et dans ma série des métaphores ratées, la phobie c’est un peu comme si votre voiture se mettait à doubler toute seule à zouze-cent kilomètres/h, alors que vous souhaitez simplement vous garer devant votre restaurant préféré.
La seule différence c’est que sauter par la portière est rarement une bonne solution, que ce soit dans la situation de la phobie, comme dans celle de la voiture.
La surprise du choc (émotionnel ou non) sera par contre un peu différente.
Et le bruit de votre tête sur le sol aussi.
Promis, pas de photo d’araignée dans cet article. Mais peut-être un Clown.
La phobie c’est quoi qu’est-ce ?
Bref comment fonctionne une phobie ?
Alors faisons simple, vous aviez compris que ce site n’a pas pour vocation à vous transformer en puit de neurosciences ou professeur(e) de biochimie.
Dans la phobie dite simple, l’individu établi un lien irrationnel entre un stimulus et la peur.
Parfois ce conditionnement est opéré suite à un évènement, mais parfois ce phénomène d’association se fait « comme ça ».
Oui, je reconnais : c’est bien pute pardon perfide de la jouer ainsi, mais si la peur était fair-play, ça se saurait.
Mieux encore, l’individu peut développer ensuite une anticipation anxieuse : il/elle déclenchera la sensation, l’émotion de peur avant même d’observer ou d’être en contact avec le stimulus phobique.
Quelques exemples simples, réellement rencontrés en consultation.
J’ai juste changé l’âge, le prénom, et des détails, vous vous en doutez.
Enfin, j’ai gardé deux trois trucs vrais, comme la peur elle-même, sinon j’écris pour rien.
Et là faut pas déconner, j’ai autre chose à faire aussi parfois.
Autant en emporte le vent
Bob à 7 ans, et il s’est retrouvé en voiture avec ses parents dans une tempête abominable, avec grêle et éclairs à toute berzingue mode soirée stroboscopique de Zeus et ses potes les teufeurs.
Il développe ensuite une peur panique du mauvais temps.
Le ciel se couvre, son stress l’embrouille.
Si un éclair tombe, vous pouvez être sur que Bob monte à 160 pulsations minutes, avec cris, sudation excessive et motivation à creuser le sol pour se cacher à 18 mètres sous votre domicile. Même Dupont de Ligonnes n’y avait pas pensé.
Ce type de Phobie est également très tendance et se marie idéalement avec les attaques de chien, les films d’horreur, ou le sympathique cambriolage au retour de vacances.
Pensez à compléter votre tenue phobique en la complétant d’accessoires anxieux histoire de sublimer votre teint blafard.
On y retourne !
Dans ce type de phobie, vous « apprenez » et déclenchez la peur anticipée que cela se reproduise, tout simplement.
Vous redoutez chaque évènement ou situation qui pourrait vous faire dire que ça pourrait arriver à nouveau. De la porte mal fermée, au bruit étrange, tout est bon pour valider vos scénarios anxiogènes, surtout quand vous avez 5 ans et que vous avez peur qu’un inconnu rentre chez vous pour voler télévision, bijoux et collection de Poupées.
Il existe des cambrioleurs bizarres, oui.
Bref, pour vous, c’est vrai, ça l’a été une fois, ou bien vous l’avez vu à la télévision, donc ça peut se (re)produire. Et votre corps active juste l’ordre de se mettre en route direction autoroute de l’horreur et de la peur.
On continue ?
Un pont trop loin
Un cas où la phobie se déclenche un peu genre pouf-oui-là-comme-ça-j’avais-rien-à-faire :
Mike a 9 ans, et il se réveille chaque matin avec la peur progressivement envahissante du vide potentiel, et plus tard des ponts.
Au début, c’était drôle, ses copains rigolaient avec lui quand il voulait traverser la rue pour ne pas passer sur les grilles ou les plaques métalliques fixées dans le trottoir.
« Y’a le vide » dessous disait-il. Ça faisait marrer tout le monde, même Michelle de la cantine qui à la peur du poisson pané rappelons-le, et qui fait son évitement bien à elle chaque vendredi.
Mais Mike n’est pas fou : il cherche juste à éviter ce qui déclenche en lui une sensation oppressante. La même qui lui insuffle l’envie irrépressible de se barrer, sauter, voler par dessus chaque élément lui rappelant le vide potentiel sous ses pieds, dusse-t’il être éloigné de plusieurs centimètres d’acier supportant largement son poids.
Sauf que Mike comprend. Oui, c’est un humain, pas une loutre.
Smart Mike
Il comprend vite à force de réflexion, qu’il y a du vide sous moults trucs de notre quotidien : escaliers, ascenseurs, étages, voiture, les tunnels, les ponts. Et des « ponts », il y en a partout, même pour passer au dessus d’une canalisation. Suffit que Mike ait remarquée l’entrée d’un local technique ou souterrain et vous ne pourrez plus passez au dessus à pied ou en voiture.
Quel boulet ce Mike.
Bref, Mike marche sur la pointe des pieds dans l’appartement. Et bien sur, c’est loin d’être Billy Elliot, il à une sudation de 2 litres de cortisol par minute et il vous pète une durite dès que vous essayez de lui dire que « c’est dans ta tête mon chéri ».
Sympa le conseil, aussi bon que « il ne te méritait pas ». Colère garantie.
Non, dans ce cas faites moi plaisir, allez consulter. On peut rigoler deux minutes mais on a rarement réussi à faire un rat de l’opéra à coups de phobies. Je suis sur que certains y ont déjà pensé mais là non, stop.
Il marchera sur l’eau si vous devez passer le pont de San Francisco, c’est déjà pas mal. Pensez à filmer l’exploit, ça fera quelques Likes.
NOTE : Ma solution pour en finir avec les Phobies d’impulsion
Oui, je suis content.
Surtout pour toi car tu vas aller mieux très vite. Depuis 2022, et des années de pratique auprès de mes patients atteints de phobies d’impulsions, j’ai développé la méthode dont je rêvais depuis longtemps, et qui est accessible entièrement en ligne.
Bref si tu veux en savoir plus sur ma thérapie en ligne, je t’ai préparé une super petite vidéo de présentation et tu vas rencontrer mon visage, attention c’est particulier : « EN FINIR AVEC LES PHOBIES D’IMPULSION«
Et si vous avez des questions à propos de ma méthode, je vous invite sur ma page Facebook, Instagram ou Tiktok pour voir mes posts bizarres et/ou discuter avec moi (ou écrivez-moi, j’arrive presque encore à répondre à tout le monde).
Comment on s’en sort le Psy ?
Déjà une règle simple avec les phobies : évitez d’éviter !
Plus vous fuirez votre peur, plus elle a de chances de se renforcer. Ce n’est évidemment valable que dans le cas de phobies, car dans le cas d’une peur objective, en général votre organisme sait vous dire des choses utiles. Par exemple, « tu ferais mieux de te pousser y’a un bus qui ne t’a pas vu traverser » ou « regarde ce sanglier, il semble se rapprocher bien trop rapidement de toi ».
Concernant les peurs irrationnelles comme celle des ponts, des araignées, de la foule ou l’enfermement, rien de plus simple : il faut vous exposer.
Rester au contact du stimulus composant votre phobie aura deux impacts thérapeutiques :
– Progressivement affaiblir votre croyance de la dangerosité du stimulus : si l’araignée ne me pique pas au bout de 17heures à son contact, peut-être qu’elle n’est pas si dangereuse ou dégueulasse. Enfin si elle l’est encore, mais au moins vous balisez moins.
– Augmenter votre résistance au stress, car le phobique a souvent tendance à devenir hyper-sensible à la moindre variation physique qui correspond à sa peur. Si il passe de 70 pulsations minutes à 71, il est déjà à plus de 100 mètres, fuyant ce qu’il croit être un danger : sa phobie.
À l’inverse, et à l’instar d’un muscle, nos récepteurs s’endurcissent au fur et mesure qu’ils sont exposés à la même substance. Vous avez dit « accoutumance » ?
Métaphore Collector
Considérez également la vue métaphorique d’un dialogue entre le corps et l’esprit :
– « Corps écoute, Marie-Paule nous fait encore rester dans cet ascenseur, mais finalement on n’y reste jamais bloqués. »
– « Hey Esprit, ça gaze ? Il se passe rien ? Bon, j’arrête de sécréter pour rien alors. Les allègements d’horaires c’est toujours pour les autres. »
– « Ouai, en plus on est pas morts quand une fois on est restés bloqués dedans. Je me demande si Kone et Otis se foutent pas un peu de notre gueule. Moins j’y crois plus j’oublie. «
– « C’est la vie c’est la vie. »
– « Au fait Corps, tu passes boire un coup pour le départ d’Appendicite ? «
– « Non pas le temklqsdù$`% »
Ok la fin n’a pas de sens. Comme bon nombre de phobies, vous l’aurez compris.
Et ça marche ?
Il existe plusieurs méthodes efficaces pour traiter les phobies, mais l’objectif n’est pas ici de faire le comparatif des méthodes qui « marchent ».
Je parle ici de ce que j’emploie au cours de mes consultations, et dont la science atteste de très bon taux de réussite.
Bref ça marche mieux que bien, tant pis pour l’objectivité inter-méthodes de l’article.
La Thérapie Comportementale et Cognitive fonctionne admirablement, et quel que soit votre âge.
Des exercices comportementaux comme l’exposition expliqué ci-dessus, ou la restructuration cognitive font de cette méthode un formidable outil à buter les phobies.
N’allez pas non plus vous exposer n’importe comment. Demandez conseil.
Ça se prépare, c’est pas un Veau aux Olives.
La Conclusion, le Psy !
Pas le temps de tout développer ici, mais vous l’avez compris, les commentaires, les réseaux sociaux et le mail sont là pour ça si vous voulez étendre la discussion.
Mais n’oubliez pas : si l’objet de la phobie n’existe pas en tant que danger objectif et réel pour la personne, la sensation de peur, de terreur même, existe bel et bien chez ceux qui y sont confrontés. Et c’est vraiment merdique à vivre.
Allez, ciao les courageux, perso je vais regarder « Ça » histoire de lutter contre ma Coulrophobie.
P.S. les copains, si vous trouvez que je suis approximatif dans mes exemples de phobies, ou de familles de phobies, considérez cet article comme tel. Mais pour les consultations en général ou presque tout le temps, on utilise ça : DSM-IV, critères et manuel diagnostique.
« J’ai peur de me suicider, au secours ! »
« Le stress et la peur panique, quelles différences ? »
« Comment sortir de la phobie d’impulsion ? »
« La phobie ça me réussi »